BRAME EN HONGRIE
Jeudi 9 septembre, 2 heures du matin, le réveil sonne, c'est parti pour la Hongrie. Rendez vous chez Matthieu à 3h00. 13h00 de route.
Allemagne, Autriche, Slovénie, Croatie et Hongrie. Les passages aux frontières se font sans aucun problème, mais pas besoin de sortir les armes.
Juste un truc...la vignette! Dans certains pays il faut une vignette pour circuler...frontière Slovène, une douanière nous arrêté et nous dit " edfjhytkr vdght dvzggkzh bbcydx". Matthieu lui répond dans un allemand anglais impeccable et lui explique qu'on est gentil et qu'on a pas fait exprès...bref PV de 150 €.
On arrive enfin en Hongrie vers 14h00. Nous comptons chasser dès notre arrivée.
2 h00 plus tard, arrivée à la "Jagd Hause", un beau pavillon de chasse où nous séjournerons 4 jours.
A peine arrivé, on détaille les trophèes au mur...et surtout les photos surlesquelles figurent les plus gros trophèes récoltés sur le territoitre...11, 12 et 13 kg...ça pique les yeux.
Nous attendons l'arrivée de Philippe GIRARDET, organisateur Seasons Voyages. A son arrivée nous échangeons quelques minutes mais nous avons peu de temps, il est déjà 17h00 et nous voulons...CHASSER!
Les guides arrivent, Mat ira avec "Tchoba" et moi avec "Imre". La barrière de la langue sera peu génânte. Nos guides parlent un peu allemand...moi juste quelques mots et notamment "SCHISSEN".
Il fait doux mais nous sommes surpris par l'humidité ambiante. Nous allons vite découvrir la férocité des moustiques...
15 minutes de 4X4. Je sors de la voiture et à 300 m, ça brame! Ouf...Nous nous installons sur un mirador. Plus le temps passe et plus le brame s'intensifie. Il y a 4 cerfs bramant derrière nous, mais ils resteront à couvert. Nous verrons tout de même un cerf de 5 kilos à la tombée de la nuit.
Lendemain matin, debout 4h00: il pleut!!! Mauvaises conditions pour le brame d'après nos guides. Je ne verrai rien ce matin là. Mat verra plusieurs cerfs bramant à quelques mètres de lui dans des roseaux dont un cerf magnifique portant 16 cors et pesant près de 10,5 kilos. Il s'abstiendra, nous sommes là pour chasser des cerfs de 7 kilos, normalement...
Les territoires sont magnifiques, forêts entrecoupées de champs de maïs, soja, tournesol,...roseaux. Le territoire fait 16 000ha. Aucune battue pour ne pas délocaliser les cervidés.
Les roseaux sont girobroyés en étoile depuis le mirador.
Ce premier jour nous a permis de prendre contact avec le territoire et le guide. Mais la pluie tombe toujours. Retour au chalet vers 20h00. Alors Mat? rien. Et toi? rien. La situation reste sous contrôle, il reste deux jours...normalement.
Deuxième jour:
4h30 les phares du lada suivis de ceux du toyota arrivent. Il pleut toujours. Nos guides ont écouté les cerfs cette nuit. Nous retournons sur la même place que la veille. On se prépare sous la pluie, veste, mouchoirs pour sécher les jumelles, canne de pirsch...et soudain sur la place: brame! Il nous faudra 5 minutes pour rejoindre le mirador qui domine la place dans la nuit. Au fur et à mesure que le jour se lève, le cerf s'en va et brame de moins en moins. Une fois la luminosité necéssaire pour deviner le cerfs dans les jumelles...plus un seul coup de gueule. Pas une biche...rien! Et les moustiques même sous la pluie piquent à travers le pantalon!
Retour au chalet vers 8h00? Alors Mat? brame mais pas vu de bon cerf. Et toi? brame mais rien vu. Il pleut toujours et paraît que ça va durer.Petit déjeuner copieux, et repos. Mat occupera sa bauge pendant 4 jours...
La tension monte un peu, nous sommes à mi-séjour et toujours pas eu de réelle occasion.
Le soir, mon guide m'informe qu'un cerf brame sur une nouvelle place. Nous arrivons sur la place: brame fort et intense, casse du bois. Voyant que le cerf ne sortira pas, nous tentons une approche dans les accacias. Nous voyons à 15/20 mètres maxi. Nous sommes à 200 mètres du cerf. Je baisse le grossissement de la lunette à 2,5, j'allume le point rouge et c'est parti. Nous ne pouvons approcher sans faire de bruit le sol est jonché de branches et la régé assez dense. Mon guide bramera alors tous les 20 mètres dans un tuyau en plastique, un bout d'aspirateur je crois! Cette technique semble fonctionner puisque nous ne sommes plus qu'à 50 m du cerf. Imré m'explique qu'il connaît ce cerf et l'estime à 9 kilos. Vu les conditions climatiques et le risque de revenir sans rien, ok pour un 9kilos.
Le cerf brame fort, mon guide aussi. Il claque des branches par terre. Le cerf charge sur quelques mètres en notre direction en cassant beaucoup de bois. La tension est au taquet! Il est là à 30 mètres mais on ne le voit toujours pas! Sans savoir pourquoi, il s'éloigne en bramant. Imré le laisse tranquille nous reviendrons demain.
Troisième et dernier jour...Normalement.
4h30 la situation est critique. Dernier jour, il pleut, toujours pas de cerf . Mat et moi commençons à perdre un peu notre sang froid. " C'est pas possible, on peut pas rentrer sans rien"
Les guides ont bien senti que là il fallait y aller.
De retour dans la régé d'accacias, même approche, même résultat: cerf très près mais pas de tir possible.
De retour au chalet vers 8h00. Alors Mat? rien. Et toi ? rien, toujours pareil.
A cet instant les regards en disent long, c'est pas la fête! Déjeuner copieux, Mat de retour à la bauge. Heureusement qu'on mange super bien, ça réconforte un peu. On voulait partir chasser l'Ibex... on se dit que c'est pas pour tout de suite!
Nous devions repartir le ledemain matin, mais se pose la question de rester un jour de plus. Je ne suis pas trop chaud. Mat tranche: on reste.
Sortie du soir, idem aux autres.
Jour 4: dernier jour, c'est sûr! C'est là que ça se joue
Sortie du matin: retour aux accacias. Même scénario. A chaque fois ça se joue à quelques mètres, quelques secondes. Il est 8h00. On sort des accacias et on entend bramer super loin. Imre me dit " Probiren" ( ça doit vouloir dire "on essaye"). On s'est tapé un champ de tournesol de 600 mètres de large et en montée. Je me suis pris je ne sais pas combien de têtes de tournesol dans la figure...transpirant et plein de graines nous arrivons en lisière de forêt, contre une régénération. Imré, sort son tuyau ( en plastique je précise) et brame un coup. Un cerf répond à 100 mètres dans la régé. On attaque tout droit, moi devant et Imré derrière en bramant à 20 m. Nous apercevons la harde à 40 mètres mais je ne distingue pas le cerf. Les animaux nous voient et changent de coupe. Nous les contournons par un grand détour. Au coin d'une allée Imré s'arrête. Ils sont là. La biche de tête est sur le chemin et nous regarde. Je me mets en place et la biche démarre. Les animaux sautent le chemin: 6 ou 7 biches et quelques mètres derrière le cerf. Imré me dit "jetz jetz". Je tire le cerf au saut du chemin à une centaine de mètres et je suis sûr de le rater. C'est pas l'idée que je me fais de la chasse au brame mais dans de telles conditions j'ai tiré quand même.
Après vérifications, je retouve la balle dans un arbre.
retour au chalet, déjeuner, mat.....à la bauge!
Le temps s'améliore, il ne pleut plus. Vers 16h00 nous attendons nos guides. deux voitures arrivent...des 54! 3 chasseurs de Nancy viennent nous succéder. Nous les informons de la chasse difficile mais qui, compte tenu du temps, devra être meilleure pour eux.
Je change de guide, Imré est parti guider d'autres chasseurs. A peine mon guide sorti de la voiture, Mat me dit: "tu vas tirer". Pour ceux qui connaissent: mon guide c'est un peu le "Daniel Blanck de Parroy", le mec qui rigole pas, le prédateur!
17h00, en place dans le mirador, pas un mot! Mon guide est là pour une chose me faire tirer et rien d'autre!
A peine en place une biche sort sur la place, puis une autre. Les conditions météo s'étant améliorées les animaux ressortent. Soudain brame en sous bois, puis un autre et encore un autre. Ca se présente pas mal.
J'envoie un sms à Mat pour savoir ce qu'il voit: "rien". De mon côté ça brame toujours, et le guide toujours concentré, pas un mot, imperturbable.
15 minutes plus tard je reçois un sms de Mat: un guide placé sur au autre mirador les a averti qu'un cerf se dirige vers eux.
10 minutes plus tard: boum! Mon guide qui jusque là n'avait encore rien dit; me dit " kollegen"
Quelques secondes plus tard: boum! " Kollegen"
Quelques secondes plus tard: boum! et là mon guide me regarde avec un petit sourire et me dit "kollengen"
Quelques secondes plus tard: boum! Mon guide ne dit plus rien, il rigole!
Je me demande ce que le "kollegen Mat" est en train de faire! Je laisse passer quelques secondes et l'appelle:
" alors ?" " je viens de tirer un cerf moyen plus comme Parroy" !
Enfin, je suis super content, l'honneur est sauf on est pas broucouille!
Mat et rappelle quelques minutes plus tard pour me dire " c'est un monstre"
Tir à 250 mètres, balle d'apophyse, 2 balles tirées depuis le mirador et la dernière de rachève à 10 mètres.
Il accusera 9,14 kilos, 14 cors, magnifique.
Un bois lui poussait juste au dessus de l'oeil...c'est la cerise sur le gros gâteau!
De mon côté, ça brame toujours mais rien en vu. Mon guide me fait comprendre que nous allons les attaquer. Après 10 minutes de marche nous arrivons dans une véritable arène! Dix hectares de roseaux au milieu de la forêt. Les cerfs sont tout autour de nous il y a en 5 ou 6 à quelques mètres.
Ca brame fort, ça sent le cerf, on est sur la place y a pas de doute! Nous apercevons les bois d'un cerf puis d'un autre. C'est un 10 de 5 kilos. Mon guide de demande " schissen ?" je lui réponds oui: c'est pas un super cerf mais on part le lendemain.
Je me met en place, le cerf est à 35 mètres seul le cou dépasse. Mon guide brame pour le faire sortir sur le layon et là retour de vent, demi tour.
On quitte la place pour ne pas trop déranger et nous dirigeons vers une autre place. La nuit tombe, je n'y crois plus trop. On aperçois un daguet. On retourne sur nos pas car un autre cerf brame sur la place où nous étions au départ sur le mirador. Arrivé à la hauteur du champ, mon guide bloque: "Hirsch"
Il est de profil, je le vois nettement dans les jumelles. Il tourne le tête vers nous et là je constate qu'il a une belle envergure. Mon guide me demande si je veux le tirer et m'annonce 5 kilos ce qui me paraît peu pour l'envergure. Je réponds oui.
Mise en place sur la canne de pirsch, il est dans la lunette. 100 mètres. Il part un peu de cul, le guide brame il se place de profil. La balle part et j'entends l'impact dans le cerf. Le recul de la carabine m'empêche de voir sa réaction mais je suis sûr que c'est bon. Ouf, j'appelle Mat pour lui annoncer. Mais nous ne l'avons pas encore retouvé.
Il nous faudra 15 minutes pour le retrouver enfin. C'est un 14, large d'envergure.
Mat arrivera quelques minutes plus tard avec les guides pour récupérer l'animal.
Le soir les deux cerfs sont placés sur la place d'honneur devant le chalet, tous les guides sont là. Les honneurs sont rendus avec le cor de chasse à tir.
Nous invitons tous les guides à boire un coup de champagne dans le chalet
Mauvaise conditions climatiques, manque de chance,...on a eu chaud, ça s'est joué à peu de chose!
L'ambiance est plus à la fête, on est décontracte, le retour se fera dans de bonnes conditions.
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 6 autres membres